Définition et principes : plasties des fesses : lift de fesses, prothèses de fesses, lipofilling, liposuccion et fillers
A – Théories et principes de l’embellissement des fesses
Comment les techniques d’embellissement des fesses ont évoluées
– Les premières chirurgies des fesses (Robert Lewis 1954) retirent l’excès de peau en plaçant la cicatrice dans le pli sous-fessier. Cette technique n’a pas connu un grand développement en raison de son efficacité très limitée et de la migration avec le temps de la cicatrice en dessous du pli (sur le haut de la cuisse)
– la mise au point de la liposuccion par Yves Gérard ILLOUZ au début des années 80 révolutionne la chirurgie du corps
La culotte de cheval qui pousse toutes les femmes qui en sont atteintes à vouloir maigrir, trouve enfin un traitement localisé. Les femmes peuvent dorénavant garder leurs formes, tout en se débarrassant des volumes graisseux qu’elles jugent disgracieux.
Très vite, les chirurgiens vont réaliser des liposuccions du volume des fesses. Mais ils vont rapidement s’apercevoir que si la peau n’est pas tonique, cela fait des fesses plus petites mais tombantes ou fripées. Ils apprennent donc à modérer les demandes trop ambitieuses.
– La propagation du lipofilling développé par Sydney Coleman en 1995, permet d’augmenter le volume des fesses en prélevant la graisse ailleurs sur le corps. Les limites de la technique sont intrinsèques : souvent les femmes qui n’ont pas du tout de fesses, sont très minces, et n’ont pas de graisse de réserve en quantité suffisante pour obtenir un résultat visible sur leurs fesses.
– Avec l’avènement de la chirurgie bariatrique qui fait perdre énormément de poids aux obèses pour des raisons médicales, Ricardo Baroudi (1992) et Ted Lockwood (1993) développent une nouvelle intervention : le body lift. Celui-ci résorbe les énormes excès de peau induits par les pertes de poids massive au niveau de la ceinture : ce bodylift est composé devant par une plastie abdominale et dans le dos par un nouveau type de lifting de fesses qui place la cicatrice dans le bord supérieur d’un string
– En 2002, Le Dr Le Louarn et le Dr Pascal innovent dans la chirurgie du corps et développent le « Remodelling Body-lift with High latéral tension » Body lift avec haute tension latérale comprenant le lambeau de « Le Louarn et Pascal ». Ce lambeau permet enfin de regalber les fesses en goutte d’huile après un amaigrissement massif et que la technique classique rendait plates. Il permet aujourd’hui de lifter et de redessiner sans implants des fesses tombantes que le problème soit du à l’âge ou à une perte de poids
– Depuis quelques années la mode est aux implants de fesses. Ils ont d’abord été testés dans les années 1980 au Mexique par Mario Gonzalez-Ulloa qui publie en 1991, 10 ans expérience de ces implants. La première insertion musculaire telle qu’elle est utilisée actuellement est décrite par Raphael Vergara en 1996 toujours à Mexico. Il n’est pas étonnant que cette technique émerge dans un pays latin en raison de leur culte du corps et des préférences sud américaine pour les galbes fessiers. La « méga trend » des fesses rondes lance l’indication en France et aux Etats Unis.
B – Les techniques d’embellissement des fesses du plus leger au plus lourd
La musculation des fesses
Les muscles des fesses sont parmi les plus gros et les plus puissants du corps. En conséquence aucune fesse plate ne résiste à une musculation ciblée et journalière. L’inconvénient est double :
- le résultat ne sera pérenne qu’autant que la musculation sera continuée ce qui demande beaucoup de constance
- la situation médicale ou la vie de certains patients ne leur permet pas d’effectuer cette gymnastique qui pour être efficace doit être puissante et répétée.
Pour ceux et celles qui veulent essayer la case gymnastique avant d’envisager de se lancer dans des démarches chirurgicales radicales, on peut dire pour résumer que
Anatomiquement, les grands fessiers sont les plus volumineux et les plus puissants muscles du corps humain. Situés à l’arrière du bassin, ils donnent une silhouette bombée aux fesses. Les côtés du bassin sont formés par les moyens fessiers, muscles épais et courts en forme d’éventail, qui donnent, eux, le contour rond des fesses. Les moyens fessiers soulignent aussi le haut des fesses et contribuent au galbe fessier quand ils sont bien tonifiés.
La musculation des fesses la plus rapidement efficace se pratique en salle de musculation (idéalement avec un coach au début) car elle permet d’utiliser des charges lourdes sur des appareils dont le poids est contrôlé.
Cependant de nombreux programmes d’entrainement en cours collectifs existent et pour les plus occupés des programmes en ligne sont disponibles ainsi que des articles de journaux dédiés.
L’injestion des fillers : acide hyaluronique
L’injection de fillers (actuellement du Macrolane) est indiquée lorsqu’il y a un manque de volume, pas de graisse disponible pour un lipofilling, et que le ou la patiente souhaite un acte léger avec un résultat immédiat.
Le Macrolane est un acide hyaluronique fortement réticulé qui possède un effet volumateur plus important que les acides hyaluroniques utilisés traditionnellement pour le traitement des rides du visage. Il permet donc d’augmenterle volume corporel grâce à des injections effectuées sans anesthésie générale, ni suite opératoire en dehors des bleus et d’un gonflement persistants 2 à 3 semaines. Il n’y a pas de cicatrice.
Une parfaite maitrise des actes esthétiques est indispensable pour une procédure avec Macrolane et seul un praticien expérimenté est apte à réaliser l’opération.
Les injections de Macrolane sont contre indiquées chez la femme enceinte ou allaitant et chez les patients souffrant de maladies auto-immunes.
Cette technique esthétique médicale est la plus simple et sans doute celle qui présente le moins de risques lorsqu’elle est réalisée correctement, mais son coût est élevé sur la durée, compte tenu de la nécessité de renouveler régulièrement les injections en raison de la résorption naturelle du produit.
Il n’existe pas actuellement de produit médical autre que la Macrolane pour l’injection dans les fesses. Les acides hyaluroniques prévus pour le visage, reviennent trop cher car il sont distribués en seringue de 1 cc (contre 10 cc pour le Macrolane).
Tous les autres produits injectables volumateurs qui peuvent être proposés, – notamment par des personnes non médecins, relèvent de l’exercice illégal de la médecine et du non respect de la législation sur les dispositifs médicaux. Par exemple, des injections de ciments de synthèse réalisées par une esthéticienne ont entrainé des décès aux Etats Unis.
Quand on souhaite des volumes plus important et un coût à long terme moins élevé, la musculation, le lipofilling ou les prothèses de fesses sont l’alternative.
L’injection de Macrolane est particulièrement intéressante pour donner de la rondeur en externe aux fesses des grandes sportives. En effet chez les athlètes, le lipofilling ne tient pas bien en raison de la résorption graisseuse due au sport, et les prothèses de fesses ne sont pas non plus indiquées car le passage de l’implant dans le muscle fessier peut amoindrir les performances sportives.
L’injection de Macrolane se déroule sous anesthésie locale et sans hospitalisation. Le résultat est immédiat et n’exige pas d’arrêt d’activité.
La liposuccion
Chez l’homme : la liposuccion de la partie externe des fesses pour les rendre plus masculines et plus « pommelées »
La fesse tout en rondeur (remplie en externe par de la graisse) est plutôt féminine. Chez les hommes qui présentent des fesses trop rondes, il est possible, de proposer une liposuccion de la partie latérale des fesses à condition que leur peau soit tonique.
Il va sans dire que l’idéal est de faire de la musculation pour parvenir à ce résultat naturellement, mais si ce petit complexe empêche la pratique du sport ou entrave la joie de se mettre en maillot l’été, il n’y a aucune raison de refuser cette intervention légère.
Pratiquée seule, cette intervention dure une demi heure environ est et réalisée en ambulatoire (sans hospitalisation) sous neurolept-analgésie. Elle n’est jamais prise en charge par la sécurité sociale
La liposuccion du losange de Michaelis et la création des fossettes (salières de Vénus) – Une intervention couramment demandée par les femmes, et moins souvent par les hommes
Bien connu des artistes, le losange de Michaelis est une zone anatomique en forme de losange ou en forme de coeur, plus ou moins visible dans le bas du dos. Elle est normalement délimitée à gauche et à droite par les fossettes sacro-iliaques, et en bas par le début du sillon inter-fessier.
Chez beaucoup de patients, ce « divin losange » est progressivement caché par la graisse, il est dans ce cas, possible le recréer avec ses fossettes (salières de Vénus) par une liposuccion ciblée.
Par contre, lorsqu’il a disparu parce qu’il n’y pas de graisse et des muscles atrophiés, le seul moyen de le faire revenir est la musculation spécifique des fesses et des muscles para-vertébraux.
Pratiquée seule, cette intervention dure une demi heure environ et est réalisée en ambulatoire (sans hospitalisation) sous neurolept analgésie. Elle n’est jamais prise en charge par la sécurité social
La diminution de fesses
La mode est aux fesses rondes, mais certaines femmes souffrent des regards masculins sur leur postérieur trop visible. Elles souhaitent des fesses plus petites qu’elles jugent plus élégantes.
Comme pour toute liposuccion, cette intervention n’est possible que si la peau est suffisamment tonique pour que les fesses puissent supporter la diminution de volume sans tomber.
Il faut noter que si les fesses sont trop importantes et que la patiente est en surpoids général vraiment net, c’est un régime qui doit d’abord être entrepris. Si celui-ci était effectué après la liposuccion de fesses, il risquerait de les faire ptoser.
Pratiquée seule, cette intervention dure une heure environ et est réalisée en ambulatoire (sans hospitalisation) sous neurolept analgésie. Elle n’est jamais prise en charge par la sécurité sociale
Le lipofilling des fesses
Le lipofilling des fesses permet sans faire appel à un corps étranger, d’augmenter le volume des fesses en réinjectant de la graisse prélevée ailleurs sur le corps du patient (dans les graisses de réserve). La graisse est ensuite réinjectée. Il faut ensuite que la greffe prenne et pour cela il faut éviter la cigarette, les régimes et la gymnastique des muscles fessiers dans les semaines suivant l’intervention.
Cette intervention présente un double bénéfice : plus de galbe fessier et moins de dépôts graisseux dans les zones de prélèvement – donc une silhouette redessinée.
L’obstacle principal à l’intervention est qu’il faut disposer d’une quantité de graisse suffisante ailleurs sur le corps pour obtenir un résultat net. Ceci est d’autant plus limitatif que le volume prélevé n’est pas du tout le volume que l’on va obtenir (en raison de la résorption graisseuse post opératoire), et qu’il faut aussi disposer d’un peu de graisse pour une éventuelle retouche.
Il faut savoir que même après la période de prise de greffe, le volume injecté restera variable en cas de perte ou de prise de poids. L’intervention n’est donc recommandée que pour les patients ayant un poids à peu près stable.
Les alternatives à l’intervention sont la pose d’implants fessiers et les injections d’acides hyaluroniques (Macrolane) associées ou non à de la musculation spécifique.
Lorsque les fesses paraissent trop petites mais que le volume est en fait descendu (fesses en goutte d’huile), un lipofilling seul risque de ne pas donner un résultat esthétique naturel. Il est alors préférable de remonter les fesses avec un lifting de fesses (pour remonter le volume trop bas situé en position normale) et d’y adjoindre un lipofilling.
Technique opératoire
L’opération consiste à prélever d’abord la graisse dans les zones donneuses sélectionnées, puis à la préparer en la filtrant et en la rinçant de façon à la rendre plus stable et à en faciliter la prise, avant de la réinjecter dans les fesses pour obtenir le galbe désiré.
La graisse est réinjectée au moyen d’une canule qui permet de déposer des spaghettis de graisse dans les tissus. En effet, la graisse réinjectée ne vit que si l’ensemble des tissus l’entourant est vivant et permet de bien la vasculariser. La sur-correction n’est donc pas possible car les spaghettis doivent rester séparés les uns des autres pour que la greffe de graisse soit pérenne.
Si le résultat est décevant (résorption de graisse trop importante ou inégale), une intervention de complément peut être réalisée 6 mois après la première opération.
L’intervention se déroule sous anesthésie générale, avec le plus souvent une nuit d’hospitalisation, compte tenu du nombre de zones de prélèvements nécessaires pour obtenir un volume conséquent.
Un arrêt de tout effort musculaire fessier est préconisé pendant 1 mois
Le Lift de Fesses
Lorsqu’avec l’âge ou après un amaigrissement, l’excès de peau induit a fait descendre les fesses et/ou leur a donné un aspect carré, fripé ou encore en goutte d’huile, le lifting de fesse permet de les remonter et de les regalber au prix d’une cicatrice située en bas du dos, à l’emplacement de la ceinture d’un string.
Le lift des fesses utilise le lambeau de Le Louarn et Pascal, ainsi appelé car il a été créé et publié par ces derniers en 2002. Cette technique a d’abord été mise au point pour traiter plus harmonieusement la partie arrière des bodylifts dans les cas d’excès cutanés vraiment importants, mais il est devenue tout à fait classique de la réaliser dans des cas beaucoup plus légers, lorsque la patiente est motivée et prête à accepter la rançon cicatricielle.
Il est amusant de savoir que cette avancée chirurgicale est la réponse d’une « commande » aux deux chirurgiens par leurs épouses. Celles-ci ayant assisté, au fond d’une salle de congrès, à une présentation de Ted Lockwood (la star des body lifts dans les années 90), en ont conclu qu’il n’était pas possible d’entreprendre une chirurgie aussi lourde (à l’époque 7h00 d’intervention et des risques vraiment très importants) et de créer des fesses plates. Elles ont donc demandé à leurs maris d’essayer d’améliorer la technique. Les succès obtenus en chirurgie reconstructive bariatrique ont permis d’en élargir l’indication aux demandes bien plus légères.
La technique opératoire
Le chirurgien effectue d’abord, s’il y a lieu, une liposuccion qui permettra de potentialiser le galbe déjà obtenu par le lift de fesses.
Puis la résection chirurgicale postérieure (déterminée lors des dessins préopératoires) est pratiquée après injection d’adrénaline diluée.
Ensuite le lambeau musculo-graisseux est « glissé » dans les fesses.
Enfin il referme le haut des fesses.
Les zones hachurées sont désépidermisées pour former 2 lambeaux
musculo-graisseux qui sont glissés dans les fesses pour les regalber
La cicatrice est positionnée à l’emplacement du bord supérieur d’un string.
Elle suit le trajet de circonférence supérieure des fesses en faisant un v dans le haut du sillon inter-fessier.
Mise en garde et alternatives thérapeutiques
Il faut absolument éviter les liftings de fesses « sous fessiers » qui peuvent apparaître séduisants avec leur cicatrices placées sous la fesse mais qui conduisent à beaucoup de déconvenues car cette méthode tire les fesses vers le bas et la cicatrice est vraiment visible dans toutes les positions penchées en avant. Cette technique ne doit être proposée que pour les excès de peau très importants du haut de la cuisse car elle n’améliora pas le galbe fessier situé au dessus.
Chez les femmes jeunes ne présentant pas d’excès de peau, mais des fesses plates et non tombantes, la solution est plutôt d’augmenter le volume par de la musculation, des injections de Macrolane (injection d’acide hyaluronique) ou un lipofilling (injection de graisses), voire des prothèses de fesses.
L’intervention dure 1 à 2h et se pratique sous anesthésie générale avec 1 nuit d’hospitalisation ; elle ne peut jamais être prise en charge par la sécurité sociale
Les prothèses de Fesses
Venues du Mexique, les prothèses de fesses permettent de métamorphoser un postérieur plat, afin d’harmoniser le corps. Les implants fessier sont des prothèses en gel de silicone très cohésif (donc fermes) dont l’enveloppe en silicone polymérisé est très solide, ils sont spécialement conçus pour cette indication. Ces implants s’intègrent dans les muscles grands fessiers. Le résultat final est assez naturel puisque la consistance des prothèses est proche de celle des muscles.
Indication et alternatives thérapeutiques
Il faut savoir que comme pour les prothèses de seins, la pose d’implants fessiers chez une patiente maigre à peau très fine manquera de naturel. Dans ce cas, il est plutôt recommandé de faire de la musculation spécifique associé à des injections de Macrolane.
Chez les patientes dont le postérieur est descendu avec le temps, il est préférable de réaliser un lifting de fesses car le poids la prothèse risque de faire une boule dure au milieu de tissus flasques.
Si la patiente présente suffisamment de graisse sur le reste du corps, l’association prothèses de fesses et lipofilling permet d’obtenir un résultat plus harmonieux et naturel.
La technique opératoire
La taille et la forme de l’implant sont définies en fonction des attentes et des caractéristiques morphologiques de la patiente ou du patient.
Le chirurgien effectue d’abord s’il y a lieu la liposuccion, pour prélever ailleurs sur le corps la graisse qui sera réinjectée pour compléter le résultat.
La cicatrice se situe au niveau du pli interfessier. Par une incision médiane unique de 5 à 7 cm environ, un décollement dans l’épaisseur des muscles grand fessiers, est réalisé afin de créer les loges permettant de recevoir les implants. Ceux-ci sont placés en intramusculaire, dans l’épaisseur même du muscle grand fessier
L’intervention dure 1 à 2 heures sous anesthésie générale avec 1 à 2 nuits d’hospitalisation.
Les suites sont assez lourdes car la douleur peut être nette et il est interdit de s’asseoir pendant 2 semaines (seule les positions debout ou allongée sur le ventre sont possibles). Des soins infirmiers à domiciles sont indispensables pendant 15 jours
Ni l’intervention, ni l’arrêt de travail (15 jours à 3 semaines) ne peuvent être pris en charge par la sécurité sociale