Les risques des injections à visées de rajeunissement
A – Les risques des fillers
Attention, si vous vous êtes déjà fait(e) injecter un produit permanent (type demalive, bioalcamide ou silicone) dans une localisation, il est totalement contre-indiqué d’injecter cette même localisation avec de l’acide hyaluronique ou un autre produit de comblement en raison des risques de déclenchement de réaction inflammatoire localisée. Ces réactions pouvant quelquefois être définitives (réaction physique ou chimique).
Les risques des injections d’acides hyaluroniques :
Réactions locales post-injections
On peut quelquefois avoir un œdème, une rougeur, une pâleur, des irrégularités, une sensibilité, des démangeaisons, des ecchymoses. Ces réactions sont temporaires et ne préjugent pas du résultat mais elles sont à signaler au médecin.
L’acide hyaluronique lorsqu’il est utilisé pour combler une ride, forme des micros « boules » en chapelet le long d’une ride injectée. Si la peau est très fine ou si ces boules sont un peu importantes, elles peuvent devenir visibles sur le visage au repos. Il faut alors revoir le praticien qui pourra les estomper par un massage ou avec un instrument spécifique. Si cela s’avère insuffisant, il est possible de les faire retirer.
Le fait de « sentir des boules sous les doigts », sans que celles-ci ne soient visibles au repos, ne traduit pas une complication mais le fait qu’une injection en quantité normale a été effectuée. Dans ce cas, on ne doit pas agir sous peine de perdre l’effet de comblement du produit.
Poussée d’herpès labial
Chez les sujets prédisposés n’ayant pas pris un traitement préventif.
Troubles de la pigmentation
Des anomalies de la couleur cutanée peuvent localement persister. Souvent discrètes, elles finissent habituellement par s’estomper.
Réaction inflammatoire aiguë ou chronique
Surtout en cas d’injection secondaire dans une zone ayant déjà reçue d’autres produits, en particulier non-résorbables.
Complications rarissimes
- Nécroses:
C’est la complication la plus redoutée. Elle fait suite à l’obstruction d’un vaisseau par le produit. L’obstruction d’un vaisseau peut survenir quelque soit le produit utilisé. Le risque est limité par les techniques d’injections avancées. L’obstruction ne conduit à la nécrose que si elle n’est pas diagnostiquée et reste non traitée.
Le traitement consiste en l’injection de hyaluronidase pour faire fondre l’acide hyaluronique et lever l’obstruction. Et pour aider les tissus à récupérer, sont préconisés en plus de l’héparine, de la discotrine en patch et de la chaleur. La hyaluronidase ne marche malheureusement pas sur les autres produits injectables.
- Perte de la vision :
Des cas tout à fait rarissimes de cécité ont été rapportés dans la littérature scientifique suite à l’obstruction de l’artère centrale de la rétine, lors d’injections dans le contour de l’œil.
Le traitement lorsqu’il s’agit d’acide hyaluronique est l’injection immédiate de hyaluronidase. Les praticiens injectant des acides hyaluroniques disposent donc d’hyaluronidase dans leur cabinet.
Si un autre produit de comblement que l’acide hyaluronique a été injecté, et que par malchance il y a une obstruction de l’artère centrale de l’œil, il n’y a pas de traitement évident.
- Abcès et infections localisées du point d’injection. Un traitement antibiotique adapté est alors mis en place après prélèvement bactérien si possible
Les risques additionnels des autres produits de comblement :
En plus des risques cités pour les acides hyaluroniques ont été décrit
Granulomes persistants
C’est la complication la plus « classique » des injections de comblement aves des produits permanents ou semi-permanents. Il s’agit de petits nodules indurés, plus ou moins sensibles, perceptibles au toucher, parfois visibles et inesthétiques. Ils traduisent une réaction inflammatoire localisée pouvant évoluer par poussées. Selon les produits, ils peuvent apparaître quelques jours à quelques semaines après l’injection mais aussi plusieurs années après.
Lorsque le produit injecté est un produit permanent, les granulomes induits sont malheureusement également permanents, et peuvent s’avérer vraiment compliqués à traiter, comme avec le Dermalive.
Migration
La migration du produit en dehors du site d’injection, était une des complications classique de l’huile de silicone. Par exemple, le produit injecté dans le sillon nasognien descendait en bas de celui-ci et créait eux boules « façon hamster », très inesthétiques.
Allergies
Avant tout avec le collagène, il faudrait utiliser les tests spécifiques si on voulait utiliser ce produit.
B – Les risques de la toxine botulique
Les éventuelles complications locales ou générales connues à ce jour sont très rares. Aux risques connus s’ajoutent les imprévisibilités de durée et d’aspects et enfin, les risques exceptionnels, voire même des risques inconnus inhérents à tout acte médical.
Les complications locales
Ces complications sont gênantes mais réversibles en quelques semaines :
Maux de tête
Imprévisibles, ils disparaissent généralement en quelques jours. Il est à noter que certains patients migraineux ont au contraire une amélioration très nette de leur état.
Ptosis des sourcils
L’injection de la moitié inférieure du front pour agir sur les rides horizontales frontales basses peut provoquer une descente des sourcils. Cet abaissement des sourcils régresse toujours en quelques semaines. On peut donc décider chez certains patients de ne pas traiter les rides frontales basses.
Difficulté d’élocution
L’injection pour estomper les ridules verticales du contour de la bouche peut provoquer des difficultés transitoires d’élocution.
Ptosis des paupières
L’injection des rides du lion peut provoquer la descente d’une des paupières supérieures. Ce problème est rare (moins de 1% des cas) et disparaît toujours après quelques semaines.
Difficulté de déglutition
L’injection au niveau de l’angle cervico-mentonnier, pour traiter les cordes du cou, peut entraîner une difficulté transitoire à la déglutition.
Sécheresse oculaire
Par diminution de la sécrétion lacrymale susceptible d’entraîner une kératite, notamment chez les patients porteurs de lentilles de contact (il convient, dans ce cas, de veiller à bien hydrater la cornée).
Diplopie (vision double)
Quelques rares cas ont été rapporté. La plupart du temps cantonné au champ visuel latéral, la régression en quelques semaines est là aussi habituelle
Contraction paradoxale d’un muscle et troubles de la mimique
Dans les jours suivant l’injection, les muscles traités peuvent présenter quelques mouvements paradoxaux (contractions spontanées) sans gravité.
Les complications générales
Ces complications générales sont tout à fait exceptionnelles, elles ont été listées par le laboratoire :
Réactions allergiques
Eruption cutanée, urticaires, réaction allergique générale,
Nausée et/ou vertige,
Fièvre voire syndrome grippal,
Sécheresse cutanée ou buccale.
En juillet 2006, l’Agence européenne du médicament (EMEA) a procédé à l’évaluation des effets indésirables liés à la diffusion de la toxine à distance du site d’injection. Ces effets sont connus pour les médicaments à base de toxines botuliniques. Ils sont exceptionnels mais graves et se traduisent par des faiblesses musculaires excessives, des difficultés à avaler pouvant conduire à une pneumopathie d’inhalation d’évolution fatale chez des patients souffrant de maladie neuromusculaire du type sclérose latérale amyotrophique, neuropathie périphérique ou des troubles de la jonction neuromusculaire : myasthénie ou syndrome de Lambert Eaton. Ces patients ne doivent donc jamais être injectés.
Il est impératif de se faire injecter par un praticien habilité, qui utilise des produits autorisés en France et dont la traçabilité est garantie. Il faut également informer le médecin de toute pathologie concernant des troubles neurologiques préexistants ou de difficultés de déglutition, car il y a un risque accru d’effets indésirables.
Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement informer pleinement le praticien de votre état de santé et respecter les consignes pré et post injections
Le recours à un praticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requises pour savoir minimiser ces complications, où les gérer au mieux le cas échéant.