Le résultat de la toxine butolique
Les actes à visée esthétique ont pour objectif de rendre plus heureux. Il arrive cependant parfois que l’effet ainsi escompté ne soit pas atteint et que ces actes augmentent au contraire des troubles psychologiques préexistants. Le « vécu post-injections » peut être extrêmement différent d’un patient à l’autre, et ce même avec des résultats esthétiques comparables. Dans le cas de la Toxine Botulique, le rajeunissement est le plus souvent obtenu en contrepartie d’une diminution, voire disparition, de certaines expressions du visage. Cet aspect doit être pesé pour éviter les risques de déconvenues notamment si vous êtes acteur, présentateur…
Les résultats seront visibles au bout de quelques jours, mais pendant environ quinze jours, les effets sur le visage peuvent être variables (voire dissymétriques à certains moments) avant de finir par se stabiliser. Lors des premières séances, au bout de 3 à 6 mois, les effets positifs auront normalement disparu.
Il faut savoir que ce produit agissant sur le tonus musculaire et sur l’hydratation cutanée, des variations d’effet peuvent se produirent entre deux patients, mais aussi sur un même patient, d’une séance à l’autre. D’autre part, en raison de la particularité de fabrication de la toxine, il peut exister des variations de concentration du produit d’un flacon à l’autre pouvant aller jusqu’à 20%.
La répétition des séances permet un réel affinement dans l’analyse des résultats obtenus et donc l’optimisation du résultat de chaque séance, mais aussi dans l’optimisation de l’effet anti-vieillissement avec le temps. Il est bien évident que ceci n’est concevable que si le patient et le chirurgien collaborent activement au processus.
Le patient doit participer au processus :
– en venant dans les temps à ses contrôles : ni trop tôt, ni trop tard ! – Il est tout à fait exclu de revenir à 4 mois en disant que « cela n’a pas marché » ou que « cela n’était pas bien la dernière fois » car n’ayant pas vu l’effet à un mois, le praticien ne pourra pas ajuster ses injections. Il est tout aussi déraisonnable de vouloir des corrections systématiques (effet vaccin) ou trop prématurées (dans les vingt premiers jours post injection).
– en évitant les séances à droite à gauche qui ne permettent pas l’optimisation à long terme
– en acceptant les variations d’effet inhérentes aux variations intrinsèques du produit
Le chirurgien doit quant à lui :
– ne pas se contenter d’injecter le patient de façon répétitive, mais ré-analyser à chaque séance sa mimique, les résultats déjà obtenus dans le passé et le but final recherché. – Et ajuster ses injections en conséquence. Il lui faut par exemple détecter un possible transfert d’activité d’un muscle à l’autre au fur et à mesure des séances. Par exemple un patient peut abaisser fortement le coin de sa bouche en utilisant son muscle DAO et après quelques séances utiliser pour cela son muscle platysma, le DAO ayant perdu l’habitude de travailler. Il est bien évident que le praticien devra tenir compte de cette évolution de la mimique, dans les séances suivantes.
– voir le patient en cas de résultat jugé décevant, afin de comprendre quel est le problème, analyser la cause (une cause extérieure par exemple un bleu entraînant une migration, une variation dans le produit entraînant un résultat moins satisfaisant que d’habitude, une baisse d’effet chez ce patient, un choix non optimal dans la séance précédente), expliquer voire ajuster les séances ultérieures.
L’injection de toxine botulique est un acte très technique, mais n’est pas une science exacte reproductible (ni d’un patient à l’autre, ni même chez un patient d’une séance à l’autre). Il ne faut donc pas en attendre la perfection, mais à court terme une amélioration esthétique et sur le long terme, une prévention du vieillissement.
En conclusion, les injections de toxine botulique doivent être réalisées par un praticien habilité, qui informe clairement des bénéfices escomptés et des risques à envisager, qui garantit la traçabilité du produit injecté, et qui réalise ses injections en s’adaptant aux spécificités anatomiques de chaque patient. Le patient doit lui participer pleinement au processus, tant dans l’évaluation des résultats à rechercher que par le respect des consignes pré et post injections.